Portrait de Sudha Parthasarathy, coordinatrice pays ASED en Inde

L’Inde selon Sudha ? Diversité, en pleine croissance – encore plus en ce qui concerne les attitudes socioculturelles – un pays aux destinations pittoresques, un pays où les pauvres ont de plus en plus d’opportunités même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Sur la photo Sudha et son collier de fleurs – inauguration de l’achat d’un bus 2.0 dans le cadre d’un projet.


Son parcours ?
Ma famille est originaire du sud de l’Inde (État du Tamil Nadu). Je suis née et j’ai grandi à Delhi, dans le nord de l’Inde, et j’y suis restée toute ma vie.
Sur le plan académique, je suis titulaire d’une maîtrise en développement de l’enfant de l’Université de Delhi et je travaille dans le secteur du développement social depuis 1990.


Pourquoi a-t-elle choisi le secteur du développement de l’enfant ?
Lorsque j’étais jeune, je n’appréciais que la compagnie d’enfants plus jeunes que moi. Je passais beaucoup de temps avec eux – les enfants de parents et de voisins me qualifiant de “nounou”, les enfants d’inconnus que je rencontrais à la gare routière, dans le train ou sur un marché ! J’ai toujours été intriguée par leur comportement, comment ils communiquent, comment ils apprennent et “désapprennent”.
Pendant mes études, le développement de l’enfant était un domaine de spécialisation en dernière année. Que pouvais-je demander de plus ? Ceci m’aiderait à comprendre mes jeunes amis et aussi à guider ceux qui les accompagnent pour qu’ils puissent leur répondre au mieux. Cette formation m’a énormément aidé à planifier des programmes pour les jeunes enfants et les enfants en pleine croissance.


Qu’est-ce qui l’inspire ?
La force de caractère, l’honnêteté, l’empathie, être heureux et s’efforcer de réussir malgré tout, “faire pour les autres”.


Avec une baguette magique, quel problème résoudrait-elle dans le monde ?
Je créerais des refuges pour les enfants sans abri et démunis, je leur offrirais une bonne éducation, une formation pertinente et des compétences, et je leur donnerais les moyens d’avoir un avenir digne.
Je ferais également en sorte que les étudiants des institutions d’élite soient obligés de consacrer une partie de leur temps à des organisations qui offrent des opportunités aux personnes économiquement et socialement pauvres.


Qui serait son invité intime pour un dîner ?
Mon aide ménagère, le vendeur de légumes, le tireur de rickshaw, les parents de mes élèves (de l’ONG où j’ai travaillé auparavant/avec laquelle ASED est en partenariat), pour apprendre à les connaître davantage en plus de ce que je sais d’eux pendant nos interactions quotidiennes, comprendre leurs vies, leurs rêves/aspirations pour leurs enfants, leurs défis et leurs mécanismes d’adaptation.


Qu’aime-t’elle faire en dehors du travail ?
Écouter de la musique et chanter avec ma voix horrible (dit-elle!), regarder des films, retrouver mon petit groupe d’amis, faire de longues promenades, cuisiner, réorganiser mon intérieur.


Quel projet, soutenu par ASED, l’a le plus impressionné ?
Difficile d’en choisir un. Chaque projet soutenu par ASED en Inde est différent, mais néanmoins inspirant. La motivation, l’engagement et l’enthousiasme des fondateurs ont été une leçon très forte à assimiler. La participation au processus de changement des bénéficiaires – enfants, femmes, jeunes et communautés plus largement – a été très encourageante et satisfaisante. Les interactions avec les anciens élèves de partenaires comme Aasraa, Lotus Petal Foundation, PPES, Umang, PYDS, me rendent si fière de la décision d’ASED de s’associer à eux. Ils sont si pleins de vie, et ont une approche de la vie “ne jamais dire mourir”, grâce à tout ce qu’ils ont appris de leurs organisations.


Le soutien à l’éducation des enfants en Inde a-t-il changé depuis 1990 ?
Sans aucun doute, surtout dans le secteur non lucratif. La conviction croissante que l’éducation est un facteur d’égalité a conduit à d’énormes efforts pour rendre accessible l’éducation aux personnes défavorisées. En dehors du gouvernement, de nombreuses organisations, à but non lucratif, se concentrent sur une éducation de qualité et préparent les enfants à un monde global. L’éducation ne se limite pas aux 3R* : elle va au-delà pour façonner la personnalité entière de l’enfant.


Merci Sudha pour toutes ces années d’accompagnements et ce magnifique engagement au quotidien !


*En référence aux compétences dites fondamentales à l’école (lire, écrire, compter) complétées par trois autres compétences nommées les 3 R de l’éducation : réflexion, relation, résilience par Daniel Siegel, neuroscientifique.