Portrait de Susi Eggen

Susi  Eggen, originaire de l’Oberland Bernois, née à la Chaux de Fonds, travaille comme Coordinatrice des projets ASED à Madagascar depuis 2013. Ce pays, elle l’a découvert quelques années plus tôt, lors d’un congé sabbatique. Un vrai coup de foudre ! D’emblée, elle s’est sentie chez elle, proche de la population locale à laquelle Susi s’est assimilée immédiatement. Aujourd’hui encore, elle réaffirme ne jamais se sentir une étrangère sur le sol malgache et vivre « très simplement », comme tout un chacun.

La découverte de Madagascar sera suivie de plusieurs séjours de trois mois, en alternance avec des pauses en Suisse, avant que Susi ne saute le pas et parte vivre sur l’île Rouge. Si Madagascar est à ses yeux un pays plein de merveilles naturelles, elle est bien consciente de l’extrême pauvreté de ses habitants. Très vite, l’idée d’une activité humanitaire s’impose à elle. Sur l’indication d’une amie de sa maman, elle entre en contact avec le bureau d’ASED à Madagascar. En 2013, Susi se retrouve sur le terrain en tant que bénévole au compte de l’association genevoise. Elle travaille pendant 9 mois avec A Bonne École, un partenaire d’ASED qui gère une école préscolaire et primaire. Tout en apportant  un appui administratif au projet Susi acquiert une expérience supplémentaire de terrain en collaboration avec l’équipe sur place. A Bonne École se situe à Nosy-Varika sur la côte est de la Grande Île entre le canal des Pangalanes et l’océan.

L’expérience est concluante. Susi s’installe dès lors à Madagascar et prend en charge la coordination des activités d’ASED dans le pays. Elle s’occupe aussi bien de la gestion et du suivi des projets soutenus par l’association que de l’identification de nouveaux projets et partenaires – des acteurs locaux ou des ONG étrangères qui œuvrent sur place. Sa double culture, son aisance et sa capacité à comprendre et à faire le lien entre les deux mondes si différents que sont Madagascar et la Suisse sont des atouts inestimables, aussi bien pour ASED que pour les partenaires locaux.

De son expérience, Susi souligne la grande satisfaction de mener un projet à terme comme par exemple l’école de Nosy Varika où les enfants sont scolarisés, nourris et assurés d’un suivi médical. L’établissement scolaire dépend à ce jour toujours d’un soutien extérieur, mais a gagné en autonomie grâce à la mise en place par ASED d’activités génératrices de revenus tel qu’un service de transport de voyageurs par bateau sur le canal et des activités agricoles. Arriver à un tel résultat, ce n’est pas évident, aux dires de Susi, qui relève un manque flagrant de coordination des énergies et des fonds, dans l’action de développement sur le terrain.

Selon elle, les fonds étrangers ne manquent pas, mais la mise en place de projets est très problématique « par manque d’organisation et de concertation entre les différents acteurs en place ». Autre souci pour Susi, la dépendance à l’aide étrangère: « on compte trop ici sur l’aide internationale pour résoudre le problème endémique de la pauvreté ». Sans un changement radical des mentalités, souligne Susi, il sera difficile de changer la donne.

Malgré ces difficultés, sa foi en ce pays est intacte. Avec ASED elle poursuit sa quête d’initiatives locales impactantes et de qualité et de partenaires engagés et déterminés comme Mme Fela Razafinjato, directrice du Centre Sembana Mijoro à Antananarivo, l’ONG Bel Avenir à Tuléar et l’ONG Bainga du côté de Betafo.

Différents projets sont au stade d’élaboration comme celui de Zahara qui œuvre dans la capitale avec ‘’Je joue, j’apprends en une journée’’ et les bibliothèques CLIC dont le réseau s’étend sur tout le territoire malagasy, Omeo BonBon du côté de Fianarantsoa qui agit pour la réinsertion des enfants de rue et le soutien du village SOS enfants à Tuléar.

Grâce à Susi et à d’autres individus engagés, des solutions remarquables sont trouvées chaque jour aux nombreux défis de l’accès à l’éducation à Madagascar. A.H.